mardi 28 mars 2023

Petit traité politique à l'usage des générations écologiques

1. Les auteurs : Alain Papaux et Dominique Bourg 

2. Résumé de l'œuvre 
Difficile de résumer cet essai qui se penche d'abord sur le sujet de la transition écologique du point de vue du Droit. En effet, les droits de l'homme et le droit français tel que définis actuellement, ne correspondent plus à l'objectif commun qui vise à préserver la biosphère, la biodiversité de nos territoires.
Le Droit accorde trop d'importance, selon les auteurs, à la propriété privée, à l'individu. Pour s'ouvrir à l'altruisme nécessaire à la survie de l'espèce, il faut remettre en question ces notions fondamentales. L'homme a l'habitude de s'approprier des terres, à les léguer à ses enfants à sa mort. Presqu'aucune terre n'est actuellement sans propriétaire en France. Rendre la terre à la Terre sera difficile car nous ne sommes pas prêts à sacrifier nos acquis, même pour une bonne cause.

L'homme se sent plus libre en possédant, plus rassuré aussi. Mais est-on vraiment libre dans un monde fini, dans lequel les ressources sont limitées. On sait que notre liberté s'arrête là où commence celle des autres donc la liberté totale n'existe pas. Si l'on veut changer les choses, il va falloir moins consommer et prendre en considération la santé de la planète et celle des hommes vivant à l'autre bout du monde mais tout en gardant ce sentiment de liberté.

L'homme doit choisir de vivre autrement, plus simplement, mais cela nous oblige à nous débarrasser de nos vieilles habitudes (homo faber) pour développer enfin un peu de sagesse, d'altruisme (homo sapiens).

3. Avis personnel
Globalement, ce petit livre, plus philosophique qu'écologique est intéressant par le fait qu'il montre que si l'on veut sauver un peu de notre civilisation, de notre environnement, de notre bien-être, il va falloir changer fondamentalement notre façon de penser le monde et notre relation à autrui. Passer ou repasser du faber au sapiens. Mais il évoque aussi toute la difficulté à le faire.
Le faber est bien ancré en nous, il est pratique, nous a amené le confort et la sécurité. Il se pense en conflit avec Sapiens alors qu'il devrait travailler de concert avec lui.
L'homme est réticent au changement, surtout si celui-ci implique une baisse de son niveau de vie, de son bien-être lié à l'accumulation matérielle. Il ne peut se satisfaire de l'idée que son changement de mode de vie, plus sobre mais aussi plus contraignant, puisse sauver des vies, humaines et non humaines.
Cet essai met en évidence que le gap à franchir pour changer notre façon de voir le monde est bien plus grand que ce que l'on peut croire au premier abord. Il nous faut carrément modifier de notre façon de penser et pas seulement notre façon de consommer les énergies fossiles.

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