jeudi 14 septembre 2023

Croissance verte et décroissance - Posons nous les bonnes questions


1. L'auteur : Bernard Christophe

2. Résumé de l'œuvre 
A travers 17 questions, l'auteur nous montre dans un premier temps qu'il est impossible de décorréler la courbe de croissance d'un pays (le PIB) de sa courbe énergétique. Malgré les efforts fournis, plus de PIB signifie toujours plus de consommation d'énergie donc plus de production de gaz à effet de serre. Il est très peu probable que  le développement massif de la production d'énergie renouvelable absorbe nos besoins actuels en plus de ceux d'une société en croissance. En tout cas pas dans les délais imposés.

Dans un second temps, Bernard Christophe nous rappelle que la croissance verte repose sur 3 piliers :
    - La fin de l'obsolescence programmée (qui implique une réduction des emplois)
    - La mise en place d'une économie circulaire basée sur le recyclage (qui implique aussi une baisse des emplois et peut-être une surconsommation des biens).
    - Le développement d'une économie de la fonctionnalité (louer plutôt que posséder, partager/échanger des biens et services mais cela engendrerait un manque à gagner pour les industriels).
La croissance verte implique donc une décroissance et il conviendra d'envisager une assistance pour les personnes impactées (revenu universel ?).

De plus, on peut distinguer la décroissance voulue de la décroissance subie. 
    - La décroissance voulue : Dans le cas où la population s'emparerait elle-même d'un sujet, modifierait ses habitudes de consommation, l'état n'aurait plus qu'à légiférer ce qui est déjà appliqué sur le terrain. (Bottom->Up). C'est le scénario le plus souhaitable qui éviterait des conflits avec le monde politique. 
    - La décroissance subie : A l'inverse, certains sujets devront passer en premier lieu par une volonté de l'état. Celui-ci devra notamment légiférer pour les entreprises bloquées dans l'engrenage de la croissance économique infinie. (Top->Down). Ce scénario est à éviter autant que faire se peut car on sait qu'elle engendre des conflits parfois violents (gilets jaunes par exemple);

On note plusieurs freins à la décroissance :
    - On ne peut empêcher la population mondiale de croître
    - On ne peut empêcher les pays pauvres de se développer
Par contre, on peut peut-être influer sur les excès de consommation des occidentaux.

Une des solutions proposées est d'utiliser la notion de "taux d'intérêt négatif" mais aussi de redéfinir la notion de PIB, de donner de nouveaux outils d'analyse aux entreprises...

3. Avis personnel
Bernard Christophe est professeur en science de gestion, pour faire simple, il est comptable et spécialiste des questions environnementales en entreprise. Certaines chapitres de ce livre s'adressent plus au contrôle de gestion qu'au citoyen lambda
Mis à part ces parties un peu techniques pour moi, j'ai trouvé les thèmes abordés très intéressants. Il conclue son texte en disant que la décroissance n'est pas impossible mais qu'il faut donner envie. Il faut convaincre les gens et les entreprises du bien fondé de la décroissance, leur montrer que c'est possible sans tomber dans la paupérisation ou le déclin. Cela va toutefois à l'encontre de tout ce que l'on nous apprend depuis un siècle voire plus. Revoir toute notre façon de penser en quelques décennies, ce n'est pas évident.

Aucun commentaire: