vendredi 1 novembre 2024

La belle-mère


1. L'auteur : Sally Hepworth

2. Résumé de l'œuvre 
La belle-mère de Lucie est morte. Elle se serait suicidée alors qu'elle avait un cancer. Les enquêteurs ouvrent toutefois une enquête car Diana était riche et aucune trace de poison n'a été trouvé dans son corps alors qu'un flacon vide trônait à côté de son cadavre. Cette étrange mise en scène éveille les soupçons des policiers et ceux de Lucie d'autant plus qu'on apprend rapidement que Diana n'était pas atteinte d'un cancer. De plus, Ollie, le fils aîné de Diana et mari de Lucie a rendu une visite impromptue à sa mère juste une heure avant son décès.
Le fait est que Diana était une femme froide et peu encline à vouloir aider financièrement ses enfants face aux difficultés de la vie. Tant que son mari était en vie, Ollie et sa sœur avaient l'habitude de s'adresser à lui en cas de difficultés financières mais depuis son décès, la société de Ollie décline et Nettie ne peut plus financer les démarches nécessaires à son projet d'enfant. En effet, à la différence de Lucie qui a eu 3 enfants et qui adore sa vie de femme au foyer, Nettie ne peut avoir d'enfant et tombe dans une grave dépression. Tous les traitements et tentatives de FIV ont échouées et elle n'a pas les moyens de recourir à une mère porteuse. 

Retour dans le passé, on découvre Diana en adolescente en difficulté, tombée enceinte et refusant d'abandonner son bébé à la naissance. Exclue de sa famille, elle se réfugie chez sa tante et met au monde Ollie. Elle rencontre ensuite son mari dont la situation financière lui permettra de se sortir de la précarité et de donner un père à son fils. Dès lors, elle consacrera sa vie à aider à son tour les femmes enceintes réfugiées en Australie. Elle aidera toute sa vie ces personnes dans le besoin tout en refusant d'aider ses propres enfants. Avec eux, elle est maladroite, elle cumule les bourdes notamment avec sa belle-fille qui aurait tellement voulu développer une belle relation avec elle.

3. Avis personnel
Au fil des chapitres, on alterne entre le point de vue de Diana et celui de Lucie de façon à détricoter ce qui a pu se passer dans cette famille dysfonctionnelle. Trop de malentendus, de non-dits, ont fini par engendrer le décès de Diana, finalement pas aussi froide et égoïste que cela.

mercredi 23 octobre 2024

Le chien de Madame Halberstadt


1. L'auteur : Stéphane Carlier

2. Résumé de l'œuvre  
Baptiste est écrivain. Son 3ème livre n'a pas de succès. Il vient de sortir mais les ventes ne décollent pas. En plus, sa copine vient de le quitter pour un riche dentiste. Il vit dans un studio et se désespère.
Un jour, sa voisine lui confie son chien, Croquette, un très gros Carlin, pour une semaine, le temps qu'ellle se fasse opérer de la cataracte. Il n'ose pas refuser et accueille le petit chien chez lui.
Dès lors, tout semble lui sourire : Les ventes de son livre décollent, il fait la rencontre d'une fille qui lui propose un rendez-vous dans un parc à chien avec croquette et son propre chien...
Rapidement, Baptiste associe sa chance nouvelle à la présence du Carlin.

3. Avis personnel
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

4. Quelques citations
Mme Halberstadt à Baptiste : "Croquette, je ne l'ai pas payé. C'est un cadeau, (...). Donc, pas question que je paie quoi que ce soit pour un chien que j'ai eu gratuitement."

L'ami du père de Baptiste : "Un jour, sans raison particulière, les gens s'intéresseront à ton travail. Tu te demanderas pourquoi le succès n'est pas arrivé plus tôt et il n'y aura pas d'explication, tu verras."

samedi 19 octobre 2024

Jazzy The Dog


1. L'auteur : Yannick Provost 

2. Résumé de l'œuvre 
Jazzy est un Cavalier King Charles, un chien de compagnie dont la vie est rythmée par les promenades dans le quartier et ses repas.
Ce petit chien se retrouve sans le vouloir à endosser le rôle de "chien de soutien" quand son maître développe un cancer. Il le voit souffrir, perdre ses cheveux, se désespérer, mais il est aussi témoin des crises de colère, des râleries et des déceptions de son humain.
Vivre un cancer et ses multiples rechutes, de surcroit pendant la période du Covid, c'est cumuler les situations solitaires propices à la dépression.
Heureusement, la maladie finit par s'éloigner. Le maitre de Jazzy reprend progressivement des forces. Il ne redeviendra jamais lui-même. La maladie l'aura fait grandir, voir la vie différemment. Il sait à présent ce qu'il veut mais surtout ce qu'il ne veut plus accepter. Beaucoup de ses "amis" d'avant la maladie se sont éloignés, d'autres sont restés. Sa famille s'est soudée autour de lui. Il fait le tri et revoit ses priorités.

3. Avis personnel
Ce livre est plus un témoignage qu'un roman. Pudiquement, l'auteur donne la parole à son chien mais cela donne parfois des récits qui ne sont pas réalistes. Par exemple, toutes les scènes extérieures au foyer, à l'hôpital, sont décrites précisément et le chien ne peut avoir cette technicité. Pour moi, il aurait fallut un récit à deux voix, celle du chien pour la vie à la maison et une autre pour les scènes en milieu hospitalier.
Mis à part cela, j'ai apprécié la plume de Yannick Provost malgré quelques fautes laissées par la maison d'édition.

jeudi 29 août 2024

L'étrange histoire de Benjamin Button - La lie du bonheur


1. L'auteur : Francis Scott Fitzgerald

2. Résumé de l'œuvre 
L'étrange histoire de Benjamin Bentton raconte l'histoire d'un homme né vieux. Il semble en effet que le jour de sa naissance, Son apparence soit celui d'un vieil homme de 70 ans. Ses parents, d'apparence beaucoup plus jeunes, sont choqués et honteux mais après avoir tenté en vain de nier la réalité, finissent par accepter sa particularité. Au fil du temps, il rajeunit. 
A l'âge apparent de 50 ans, Benjamin se marie avec une jeune femme qui apprécie les hommes mûrs mais au fil du temps, elle vieillit pendant que lui-même rajeunit toujours. Il devient plus vif, plus séduisant, plus aventureux. Tout ce qu'elle déteste. Sa femme, son père et par la suite son fils lui demandent tous de cesser ce petit jeu comme si rajeunir était volontaire de la part de notre héros, comme s'il avait le pouvoir d'arrêter le cours du temps. 
Que l'on prenne la vie dans un sens ou dans un autre, nous commençons et terminons tous nos vies de la même façon, sans cheveux et totalement dépendants des soins d'autres humains.
Cette nouvelle est très courte et pourtant un film en a été tiré. Je n'ai pas pu le revoir car je ne l'ai pas trouvé mais à l'occasion, je n'y manquerai pas. Pour une fois qu'il est plus rapide de lire un livre que de voir son adaptation cinématographique, je suis curieuse d'en voir le résultat.

La lie du bonheur raconte l'histoire d'un jeune couple qui a tout pour être heureux. Ils s'aiment, envisagent de se marier, d'avoir des enfants, ils achètent une belle maison à la campagne. Mais un jour, on découvre un caillot de sang dans le cerveau du jeune homme. Il tombe rapidement malade et finit par vivre dans le coma, pendant des années. Sa femme reste près de lui, dévouée jusqu'au bout. Quand il décède, elle est encore jeune, 35 ans, et, marquée par cette forte expérience, envisage quand même de se construire un nouvel avenir.
En un instant, la vie peut basculer et on doit s'y adapter. La force de cette femme, sa résilience, lui a permit de supporter cette vie très éprouvante qu'elle n'avait pas choisi. Elle ne fuit pas. Au nom de son amour pour cet homme qu'elle ne reconnait plus, elle assume et garde la tête haute. 
Une belle leçon de vie.

mardi 12 mars 2024

Sous la peau


1. L'auteur : Jean François Dumont


2. Résumé de l'œuvre

Jean Bo est un jeune homme d'origine Burundaise qui a été adopté par un couple de belges dans son très jeune âge suite à la mort de ses parents. Depuis quelques temps, la question de ses origines le taraude. Lors de ses investigations, il découvre qu'il avait été déposé à l'orphelinat par un oncle. Il décide de se rendre au Burundi pour retrouver le reste de sa famille et comprendre un peu plus son histoire.

De son côté, après des études de philosophie, Laurent a fait un noviciat de 2 ans auprès d'une communauté de moines bénédictins. A sa grande surprise, les moines n'ont pas accepté qu'il s'engage plus avant dans cette voie-là. De retour dans la vie civile, il doit essayer de retrouver un sens à une vie qu'il croyait jusqu'ici toute tracée. Son choix se porte rapidement sur le métier de journaliste.

Helène est employée à l'ONU, elle a la quarantaine et mène une vie rangée entre son mari et ses deux enfants. Elle est envoyée pour quelques jours au Burundi pour enquêter sur la situation des personnes atteintes d'albinisme. Cette mission tombe bien car elle a justement besoin de s'éloigner un peu de son mari.

Jean Bo, Laurent et Hélène se retrouvent au même endroit en Afrique et, malgré leurs différences, ils vont immédiatement se lier d'amitié.

3. Avis personnel

Les 3 personnages que l'on suit dans ce roman sont très attachants. Le sujet de l'albinisme est, comme l'indique la quatrième de couverture, rarement traité en littérature. Ici le sujet est très bien abordé. C'est triste et violent mais nos trois héros nous prouvent que toute humanité n'est pas perdue.

Il est peut-être un peu dommage d’avoir accordé autant d’importance à l’histoire de Hélène par rapport à celles de ses deux comparses. Comme si sa souffrance était plus forte que celles de Jean-Bo ou celle de Laurent.

La plume de Jean-François Dumont est très agréable. C'est un auteur que je relirais avec plaisir.

jeudi 14 septembre 2023

Croissance verte et décroissance - Posons nous les bonnes questions


1. L'auteur : Bernard Christophe

2. Résumé de l'œuvre 
A travers 17 questions, l'auteur nous montre dans un premier temps qu'il est impossible de décorréler la courbe de croissance d'un pays (le PIB) de sa courbe énergétique. Malgré les efforts fournis, plus de PIB signifie toujours plus de consommation d'énergie donc plus de production de gaz à effet de serre. Il est très peu probable que  le développement massif de la production d'énergie renouvelable absorbe nos besoins actuels en plus de ceux d'une société en croissance. En tout cas pas dans les délais imposés.

Dans un second temps, Bernard Christophe nous rappelle que la croissance verte repose sur 3 piliers :
    - La fin de l'obsolescence programmée (qui implique une réduction des emplois)
    - La mise en place d'une économie circulaire basée sur le recyclage (qui implique aussi une baisse des emplois et peut-être une surconsommation des biens).
    - Le développement d'une économie de la fonctionnalité (louer plutôt que posséder, partager/échanger des biens et services mais cela engendrerait un manque à gagner pour les industriels).
La croissance verte implique donc une décroissance et il conviendra d'envisager une assistance pour les personnes impactées (revenu universel ?).

De plus, on peut distinguer la décroissance voulue de la décroissance subie. 
    - La décroissance voulue : Dans le cas où la population s'emparerait elle-même d'un sujet, modifierait ses habitudes de consommation, l'état n'aurait plus qu'à légiférer ce qui est déjà appliqué sur le terrain. (Bottom->Up). C'est le scénario le plus souhaitable qui éviterait des conflits avec le monde politique. 
    - La décroissance subie : A l'inverse, certains sujets devront passer en premier lieu par une volonté de l'état. Celui-ci devra notamment légiférer pour les entreprises bloquées dans l'engrenage de la croissance économique infinie. (Top->Down). Ce scénario est à éviter autant que faire se peut car on sait qu'elle engendre des conflits parfois violents (gilets jaunes par exemple);

On note plusieurs freins à la décroissance :
    - On ne peut empêcher la population mondiale de croître
    - On ne peut empêcher les pays pauvres de se développer
Par contre, on peut peut-être influer sur les excès de consommation des occidentaux.

Une des solutions proposées est d'utiliser la notion de "taux d'intérêt négatif" mais aussi de redéfinir la notion de PIB, de donner de nouveaux outils d'analyse aux entreprises...

3. Avis personnel
Bernard Christophe est professeur en science de gestion, pour faire simple, il est comptable et spécialiste des questions environnementales en entreprise. Certaines chapitres de ce livre s'adressent plus au contrôle de gestion qu'au citoyen lambda
Mis à part ces parties un peu techniques pour moi, j'ai trouvé les thèmes abordés très intéressants. Il conclue son texte en disant que la décroissance n'est pas impossible mais qu'il faut donner envie. Il faut convaincre les gens et les entreprises du bien fondé de la décroissance, leur montrer que c'est possible sans tomber dans la paupérisation ou le déclin. Cela va toutefois à l'encontre de tout ce que l'on nous apprend depuis un siècle voire plus. Revoir toute notre façon de penser en quelques décennies, ce n'est pas évident.

lundi 14 août 2023

Mon bel oranger


1. L'auteur : José Mauro de Vasconcelos

2. Résumé de l'œuvre 
Zézé a 5 ans. C'est un petit garçon chétif particulièrement intelligent, vif d'esprit et sensible. Malheureusement, il fait beaucoup de bêtises et dit des gros mots qui lui valent d'être régulièrement battu par les membres de sa famille.
Quand on s'aperçoit qu'il est capable de lire sans même avoir jamais appris, il est envoyé à l'école, ceci pour éviter d'avoir à le surveiller toute la journée.
Zézé est très attaché à son petit frère, Luis, à qui il raconte toutes sortes d'histoires. Sa sœur Gloria, son aînée, s'occupe de lui comme une mère. Elle ne le bat jamais. Leur mère est harassée par le travail, surtout depuis que son mari a perdu le sien. C'est sur elle que repose la survie de la famille et cumule plusieurs emplois, elle n'a donc plus de temps pour ses enfants. Le père, lui, est absent, plombé par la dépression. 
Le petit garçon s'invente un monde imaginaire. Il se confie à un arbre qu'il nomme Minguinho. Il apprécie particulièrement sa maîtresse mais se fait disputer quand on apprend qu'il vole des fleurs pour les lui offrir.
Il est plein de colère contre le monde des adultes, si injuste qu'on le prive de cadeau de Noël faute de moyens financiers.
Au détour de l'une de ses bêtises, il fait la connaissance d'un vieil homme qui s'attache à lui. Ils se fréquentent en cachette et Zézé se sent si à l'aise avec lui qu'il lui demande un jour de devenir son père. L'homme, bien que touché, refuse mais lui promet de veiller sur lui.

3. Avis personnel
Ce récit est très touchant. J'ai souri et pleuré plusieurs fois. Zézé adore apprendre de nouveaux mots et les répéter. Il fait tout un tas de bêtises qui mettent en danger les adultes et parfois lui-même. Il a toujours plein d'idées mais se fait toujours prendre et on le bat parfois tellement fort qu'il ne peut plus aller à l'école certains jours. 
Il est attachant et la fin est très belle.
C'est un roman de 1968. je trouve que la littérature enfantine (ici, on le conseille à partir de 11 ans) est très dure. Aujourd'hui, on fait lire des récit beaucoup plus lisses à nos enfants...